Oui oui, tout se passera bien
Nous avons appris (par nous même) différentes solutions pour calmer et rentrer une hernie (c'est fou l'imagination qu'on peut avoir dans ces moments là), mais la plus efficace avec Têtard a été de le calmer en lui donnant un bain (ça a un effet hyper relaxant sur lui) et lui rentrer tout doucement pendant qu'il y était. C'était hyper efficace, par contre je crois qu'il n'a jamais pris autant de bain qu'à cette période (ayant la peau très sensible nous évitons de trop lui en donner), et pour préserver un peu sa peau, il nous fallait bien rentrer l'hernie dans un contexte moins favorisant, et là, je pouvais y passer pas mal de temps...
Enfin le grand jour était arrivé, Têtard allait enfin se faire opérer de cette vilaine hernie qui le faisait tant souffrir. Nous avons du le réveiller très tôt pour qu'il ait terminé son dernier biberon à 5h30 (si ma mémoire est bonne, autrement dit, dur dur pour lui et pour moi).
Jusque là je n'avais qu'à peine évoqué les problèmes d'alimentation de Têtard, mais sur cette journée, ils se sont montrés important, alors il est tant que j'en parle un peu plus...
Ce n'est pas un bébé très goulu et il ne réclame pas à manger, nous nous sommes toujours dit qu'il serai capable de se laisser mourir de faim...
En réa déjà il montrait des difficultés pour s'alimenter, et il n'a pu sortir que par ce que nous avions trouvé des astuces pour l'aider à boire. Mais une fois rentré à la maison, le calvaire a continué, nouvel endroit, nouveau matériel, et Têtard n'y arrivait plus du tout. Le repas était une véritable torture pour nous, en moyenne nous mettions 1h30 par biberon de 70 ml... (contre 15 à 20 minutes en général). Nous avons essayé une foultitude de marque de biberons et de formes de tétine, mais rien n'y faisait... J'avais trouvé une astuce qui consistait à pincer la tétine pendant la prise du bib, pas franchement terrible, mais qui réduisait les repas à 45 minutes. (Je rigole encore quand j'entend les gens dire que tous les enfants on l'instinct de succion)
Le "miracle" arriva quelques jours avant l'opération de Têtard : ma sœur veut essayer un autre biberon "révolutionnaire", bien que pas convaincue, je la laisse faire, et là, le petit s'y retrouve, plus besoin de pincer la tétine, il arrive tout seul à le prendre et en à peine 20 minutes !
Ce "petit miracle" fini pour nous par devenir quotidien, mais on continue à le considérer comme un "petit miracle".
Tout ça pour en revenir au jour de l'opération. Le petit à jeun, nous avions rendez vous en fin de matinée. Une fois installé dans son box (oui, il n'a pas eu le droit à une chambre), les infirmières sont venues le chercher, m'informant que si tout se passait bien, une heure plus tard il serai de retour dans le box, et après 2 biberons pris nous pourrions rentrer à la maison. Toute contente de ces informations, je cours me chercher à manger et acheter un petit livre pour Têtard (faut bien le féliciter de son courage). 45 minutes après j'étais de retour à l'hôpital pour récupérer Têtard. Le temps passe, je mange et m'ouvre un livre pour faire passer le temps. Bien évidement, le stress étant tellement présent dans ces moments, je n'arrive pas à me concentrer sur ce que je lis. Le temps passe, et toujours pas de Têtard en vue. Les infirmières m'expliquent qu'il y a souvent du retard donc que ce n'est pas inquiétant. Je patiente toujours, mais l'inquiétude grandit à mesure que le temps passe. Finalement, après 1h30 de retard, Têtard revient dans la chambre (bien évidement en pleurs). Je le réconforte et tous les deux, nous attendons impatiemment qu'on apporte son biberon, mais "pas avant 2H, le temps qu'il se remette de l'anesthésie"
L'attente devient de plus en plus difficile pour Têtard qui n'a pas mangé depuis presque 12h. Enfin, le biberon de l'hôpital arrive. Je transbahute dans son biberon personnel et lui donne son repas tant attendu. Et là, bien évidement, il ne veut pas de son bib et n'en prend que la moitié.
Comment expliquer la frustration de s'entendre dire que votre fils doit passer la nuit à l'hôpital en surveillance car il ne mange pas assez, et que, malgré vos explications, on ne vous écoute pas...
Je décide de rester un peu le soir et rentrer dormir à la maison pour me reposer un peu, en promettant à Têtard d'être de retour avant son réveil le lendemain. J'explique aux infirmières que Têtard a la peau sensible, que je leur ai laissé ses produits pour le change, et aussi son biberon car il ne sait pas boire dans les autres, et pour finir, que Têtard ne se réveille pas la nuit, et que je reviens le lendemain à l'aube.
Furieuse ! (pour ne pas dire folle de rage) Je crois que c'est le mot qui décrit plutôt bien mon état d'esprit lorsque j'ai récupéré Têtard et que j'ai découvert, au fur et à mesure, les bêtises (pour ne pas être vulgaire) réalisées par les infirmières en une nuit !
Quand je suis arrivée à 7h, Têtard était réveillé (chose invraisemblable car à la maison il se lève, dans le meilleur des cas vers 9h) et affamé. On m'informe que son biberon est en cours de chauffe (une bonne chose, il en faut bien une), mais qu'il doit prendre 2 bib correctement avant de sortir (bin voyons, on recommence). Je lui fais un calin et le change, là, je vois ses fesses à sang ! Jamais il ne les avait eu dans cet état avec moi. Je remarque des gants en papier (qui n'étaient pas là la veille), et mon produit et cotons qui n'ont pas bougé d'un pouce (en gros ils l'ont nettoyé avec leurs gants tout râpeux et à l'eau), je le fais remarquer à l'infirmière qui tente vaseusement de dire que normalement elles se servent de nos produits si on les laisse (chose qui n'a pas été faite, et son regard coupable me le confirme). Elle revient vite avec le biberon de Têtard et tente de lui donner comme ça, elle m'explique qu'il n'a quasi rien bu cette nuit. Là je vois rouge, non seulement elles l'ont réveillé dans la nuit pour lui donner, mais en plus, elles n'ont pas suivi mes instructions et ne se sont pas servi de son biberon et allait recommencer le matin... J'avoue que l'infirmière s'en est pris plein la tête, et que, plus elle essayait de se défendre (alors qu'elle commençait à peine son service, donc que ce n'est pas de sa faute), plus elle s'en prenait plein la tête ! (pas étonnant qu'elle se soit souvenu de Têtard bien plus tard lors d'une autre hospitalisation)
14H,enfin nous pouvions sortir!
Cette aventure reste pour moi un des pires moments vécu avec Têtard (et ce n'est pas faute d'en vivre) et qui, désormais, me fait redouter chaque hospitalisation.